Le four à briques (passage piétonnier entre la rue des Amandiers et l’avenue du Parc). Ce four sauvegardé reste l’unique témoin d’une industrie disparue, mais profondément liée à notre terroir et, à ce titre, il fait partie du patrimoine blagnacais et même régional.

En l’absence de carrières dans le Midi toulousain, la brique est devenue le premier matériau de construction. Dès l’Antiquité, l’argile jaune de Blagnac, que l’on trouve sous 50 centimètres de terre arable, est exploitée pour sa qualité. Les briques confectionnées sur place vont être utilisées pour l’édification de multiples constructions dont l’amphithéâtre romain de Purpan, des ouvrages d’art du canal du Midi, la porte nord de la cathédrale Saint-Etienne ou encore la basilique Sainte-Germaine de Pibrac. Cette activité artisanale décrite comme particulièrement harassante en raison des postures toujours courbées et de la terre à charrier, va perdurer jusqu’en janvier 1941, date de la dernière fournée. L’extraction de l’argile se faisait durant l’hiver et la fabrication des briques, trempage de la terre, moulage et cuisson, de mars à fin octobre. Après la guerre, la mécanisation sonnera le glas des petites exploitations familiales.
Au début du XXème siècle, on comptait 7 briqueteries à Blagnac ou à proximité. Celle, dont seul le four subsiste aujourd’hui, avait été construite en 1868 par Bernard Gellé et est restée dans sa famille jusqu’à ce que la ville de Blagnac en devienne propriétaire en 1979.

► Sa production annuelle atteignait 1 000 000 de briques, le four pouvant en contenir jusqu’à 23 000 à chaque cuisson.

La restauration réussie de ce four permet de voir en contrebas les ouvertures des foyers à charbon qui fonctionnaient 72 heures non-stop pour cuire les briques qui n’étaient évacuées encore chaudes qu’une semaine plus tard. Sur le côté, on trouve l’entrée du four.
Plusieurs qualités de briques étaient extraites d’une fournée. La « taille » se reconnaissait à sa couleur rose et au tintement qu’elle produisait. Relativement tendre, elle entrait dans la réalisation des arcs et des voûtes. La « foraine » dont les dimensions (28x42) n’avaient pas changé depuis l’Antiquité, plus rouge, cuite à la périphérie du four, très cotée, servait à édifier les murs extérieurs. Enfin les briques les plus pâles étaient affectées aux cloisons intérieures.

Cet édifice, à nouveau fragilisé sera prochainement restauré.

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